Les prisonniers ne passaient généralement que la soirée et la nuit dans le Stalag XVIII, car c'était un camp de ramassage pour les camps de travail à travers l'Autriche entière. Au bout de quelques jours, les prisonniers étaient assignés à un commando de travail (Arbeitskommando), comprenant entre 15 et 20 hommes, et envoyés quelque part. Les chanceux, dont mon grand-père fit partie, étaient assignés dans des fermes, où ils pouvaient manger une nourriture plus abondante. Lorsque ces fermes étaient assez éloignées du Stalag, les prisonniers y passaient la nuit et ne rentraient pas chaque soir au camp. Les moins chanceux étaient envoyés dans une mine de fer, une carrière ou une usine de bois, où les heures étaient longues et le travail très dur. Ils ne revenaient au camp que le soir, pour dormir.
Un Stalag hébergeait plusieurs centaines d'hommes dans des barraquements. Une chambrée comprenait environ douze lits de trois étages. Le règlement était strict: lever à quatre heures, rassemblement, appel, départ au travail, coucher à sept heures, après la soupe. Les journées de travail étaient arrassantes.
La nourriture était l'obsession des prisonniers. Ils souffraient de faim et de malnutrition. Certains qui avaient été pris au début de l'offensive alllemande sont restés douze jours sans manger autre chose que des herbes sauvages. Mon grand-père, fait prisonnier dès 1940, racontait: " Nous sucions des cailloux pour calmer notre soif ". Les rations étaient toujours insuffisantes, et les prisonniers affectés à la corvée de soupe ou dans les commandos agricoles étaient très enviés. Mon grand-père, envoyé dans une ferme, racontait qu'il avait été bien traité par ces fermiers qui l'avaient accueilli, et correctement nourri. Ce n'était pas le cas de tous les prisonniers! Les grands moments de la journée demeuraient la gamelle du midi et le casse-croute du soir. Le menu était immuable: nouilles aux pruneaux, rutabagas, blé cuit, de la soupe le dimanche et les premiers mois, un peu de viande. La ration de pain est de 350 grammes par jour.
(source: http://juin1940.free.fr/stalag.htm)
